marcher, marcher

Depuis mon retour en décembre 2012 du Maroc, une interrogation ...

j'ai un peu de mal à me projeter .... un nouveau voyage ? un autre projet ?

comment faire pour "garder au cœur la désirade" comme le chante Anne Sylvestre ?

une idée me trotte dans la tête depuis un bout de temps : une marche "au long cours"... ?

pourquoi ne pas mettre mes pas dans ceux de milliers d'autres : ceux de ce chemin "mythique" qu'est le pèlerinage vers Compostelle. Un chemin historique. Un chemin à faire seule, pour réfléchir, pour rêver, pour imaginer.

en partant seule, je veux être le seul décideur et le référent de la manière dont je vis le "voyage" de la manière : dont je marche, dont je découvre, dont je partage ect

"seule" : c'est moi et les leçons du chemin bien sur

Envie peut-être aussi de découvrir un autre compagnonnage, né de rencontres avec ceux qui auront, à un moment donné, pris la même décision d'aller fouler ces sentiers sur lesquels je vais partir.

Compostelle : ce n'est pas une démarche (pour moi) d'ordre spirituel, mais je respecte ceux qui sont dans ce "trip" là. D'ailleurs "je jouerais le jeu" (mauvais mot d'ailleurs) : je partirais de Vézelay, après la messe de 7heures dite à la Basilique Sainte Madeleine, que je connais bien déjà pour y être allée maintes fois lorsque mes parents vivaient encore, habitant pas très loin.

Je fais confiance au chemin pour m'aider à trouver les solutions à mes interrogations d'ordre pratiques : je pars avec un mini-budget, j'importe ma tente et mon duvet qui assurent mon indépendance et ...yallah !

quant aux autres interrogations ? ..... je ne me donne pas d'autres objectifs que de recueillir ce qui adviendra, au fur et à mesure des pas qui avancent ..... wait and see ...

Ultreya ! comme cela se dit sur ce chemin.

je pars "léger" à tout point de vue ("préparation")

je me fais confiance, je fais confiance au chemin

je pars le 10 mai 2013.

"L'esprit du chemin, le mot est lâché. Beaucoup partent avec en tête une idée assez précise de ce que devraêtre le chemin. Un mélange de Paolo Coelho, de Shirley mcLaine et de Jean-Claude Bourlès. Une initiation, une révélation intérieure, un monde de solitude, d'échanges humains et de rencontres authentiques... Alors, évidemment, quand on se retrouve à 120 au refuge de Roncevaux, entourés d'espagnols, de hollandais, d'allemands et de coréens, qu'il faut réserver sa place au restaurant où l'on est servi au lance-pierre, l'esprit du chemin semble se dissiper complètement. C'est la foule qui l'emporte, et la déception.

Mais pourquoi le chemin devrait-il obéir à nos attentes ? Pourquoi devrait-il être comme nous l'avons rêvé, imaginé ? Si le chemin n'a rien d'autre à nous apporter que ce que nous avons projeté sur lui, quel intérêt aura-t-il ? C'est pourquoi, à tous les râleurs et à tous les déçus du « camino frances », je dis : oubliez vos attentes, oubliez vos rêves, oubliez tout ce que vous avez lu avant de partir, tous ces récits qui formatent votre espérance et qui vous disent ce que vous devez vivre. Rendez-vous plutôt disponible à la nouveauté, à l’inattendu, à ce qui sera donné. Il n'y a pas de pèlerinage idéal, il n'y a pas de modèle. Le seul pèlerinage réussi, ce sera celui que vous aurez vécu, tel qu'il se sera donné à vous, au jour le jour. Et la seule manière d'en profiter vraiment, c'est de se rendre réceptif à ce qui vient. Au présent de l'expérience.

Est-il possible d'entrer dans le chemin, plutôt que de trier ce que le chemin donne à vivre : conforme / non-conforme à mes attentes, et donc réussi / décevant ?"

extrait de

http://paulcompostelle.over-blog.com/article-chemin-fran-ais-chemin-espagnol-esprit-ou-es-tu-110651879.html

c'est exactement l'état d'esprit dans lequel je pars : ne pas me laisser formater par les "expériences" lues et relues, si respectables soient-elles, ne pas me décourager, "laisser faire", me laisser guider par le vécu des jours.

merci Paul.